ft. Thésée
Love is just a f*cking game

want you to have fun with me } J'étais dans ma chambre. Le tic tac de l'horloge résonnait dans ma tête inlassablement et j'avais une impatience que je m'étais oubliée. Je mourrais d'envie d'être à cette fête où la décadence et la dépravation était au rendez-vous. C'était tellement plus drôle et tellement plus facile de finir la soirée dans le lit de quelqu'un. Ou autre part d'ailleurs... Enfin bon, il me restait deux heures pour me préparer et m'y rendre avec Thésée, mon meilleur ami. Je ne tenais plus en place. J'adorais les fêtes, c'était clair. Je décidais donc de me diriger vers la salle de bain et de me laver et habiller. Je ne me coiffais pas car ce petit côté rebelle faisait tout mon charme à ce qu'il paraît. Je m'étais vêtu d'une simple chemise blanche légèrement transparente et facilement dégrafable ainsi que d'un jean cigarette - moulant mais pas trop - histoire d'être classe tout en pouvant me mouvoir normalement, toujours utile lorsqu'on va danser. J'avais laissé de côté costard et cravate car ce n'était pas le genre de soirée appropriée. Et je savais très bien juger des tenues adéquates à chaque fois. Tout comme pour mes client(e)s. Je sais à chaque fois quoi faire et quoi mettre, et c'est l'une des choses qui me rendent si... si connu dans le métier.

« Tiens donc ! Tu sors encore ? »

Je vous présente ma soeur, Sarah. Je l'adore et entre nous, on ne peut arrêter de se taquiner. Elle me provoque ainsi, et je l'imagine déjà en train de me reprocher par la suite que je ne suis qu'un dépravé stupide et que je devrais me méfier. Qui sait, peut être que Yahvé ne me pardonnera pas mes fautes ? J'en riais d'avance. Mais pour l'instant, je n'avais pas de temps à perdre, quitte à arriver en avance.

« Comme si ça t'étonnait encore ! »

Je lui fis ce sourire provocateur qu'on me connaissait si bien, lui ébouriffais les cheveux tout en sachant qu'elle détestait ça, puis m'éloignais d'elle histoire d'aller me chercher des capotes dans un tiroir : j'ai rapidement compris qu'il valait mieux toujours en avoir sur soi, qui sait ce qu'il peut arriver ? J'entendis ma soeur pouffer légèrement de rire mais sans plus. Je me retournai, elle avait l'air grave. Je fronçais les sourcils, inquiété.

« Qu'est-ce que t'as frangine ? »

Elle même avait l'air inquiète. Elle s'est alors approchée de moi, m'a pris le visage dans ses mains et, le regard ancré dans le mien, elle m'a dit :

« Fait gaffe Law'. Je supporterais pas qu'il t'arrive un truc moi. »

Ma soeur était l'une des rares personnes à ne pas m'appeler Chaz. Elle disait que ce n'était pas moi, que c'était le nom du masque que je portais la journée. Elle n'avait pas tellement tord en fait. Je lui souriais d'un air attendri. Il était rare qu'on se fasse des démonstrations d'affection comme ça, mais j'aimais bien. Il faut dire que depuis son agression, on s'est vraiment rapprochés tous les deux. Je lui caressais alors la joue tout en lui déposant un baiser sur le front et en lui glissant ces quelques mots à l'oreille :

« T'inquiètes p'tite soeur, tout va bien se passer... »

Puis je sortais de la pièce, prenant les clés de la voiture au passage. J'avais un avantage : j'étais charismatique. Et de ce fait, j’obtenais tout ce que je voulais d'un sourire, d'un clin d'oeil ou d'une étreinte. Ainsi, j'avais pu rassurer ma soeur, du moins pour une heure ou deux. Sans plus attendre je m’installais au volant de ma Volvo et filais direction Runaway Boulevard.C'était un quartier que je connaissais bien car j'y allais souvent pour le travail. Si tant est qu'ils aient assez d'argent... mais le commerce de la drogue paye bien à ce qu'il paraît. J'arrivais devant la boîte, me garais sur le parking et me dirigeais vers l'entrée. On devait s'attendre là avec Thésée. A nous deux, on formait une bonne paire d'enfoirer à draguer tout ce qui bouge sans scrupule. Mais on aimait ça, puis c'était fun. Une fois on a même faillis se taper la même proie, mais parfois je regrette que nous ne l'ayons pas fait... Quelle pensée étrange quand on y repense... Heureusement je sentis une main se poser sur mon épaule et je me retournais : c'était lui. La soirée pouvait donc commencer !

« Ready ? »

ft. Thésée
Love is just a f*cking game

want you to have fun with me } Sa main s'était donc délicatement posée sur mon épaule, et un frisson parcouru mon corps. Une sensation étrange que je n'éprouvais que très rarement, et bizarrement, généralement en la présence de Thésée. Un truc indescriptible, je sais même pas à quoi c'est dû, mais... c'est agréable. Je lui ai alors demandé s'il était prêt. Moi je l'étais. Passer une soirée en sa compagnie, c'était le genre de trucs qui me branchaient. Puis, nous connaissant, je savais pertinemment qu'on allait s'emballer deux trois blondasses dans la soirée, s'amuser un peu avec elle puis... Puis on verrait, de toutes les façons je savais qu'on allait s'amuser. Il me répondit ainsi :

« Évidemment. Toujours prêt lorsqu'il s'agit de faire le fou en ta compagnie. »

Cette remarque m'arracha un sourire ravi. Pourquoi me faisait-elle autant plaisir, ça, ça restait un mystère. Je me contentais donc de lui sourire en lui faisant un clin d'oeil dont j'avais le secret, qui n'allait pas à l'encontre de mes charmes il fallait l'avouer.... Je le laissais poursuivre.

« Hum...Tu vas en faire fondre plus d'une ! Si elles meurent toutes d'une complication cardiaque je te mettrais tout sur le dos ! »

Si je n'étais pas le terrible Chaz, le rouge me serait rapidement monté aux joues. Parce que ça, cette phrase ainsi que sa façon de m'apprécier du regard, ben... Ça me plaisait bien. Allez savoir... Mon expression ne changea pas, mais je lui rétorquais :

« Crois-moi, je pense que tu contribueras fortement au malaise collectif de ces gentes dames... »

Faut dire, il était plutôt sexy mon Thésée... Très sexy. Très très sexy même... Merde qu'est-ce que je pense moi ? Bon, il était temps pour moi de reprendre mes esprits et de me concentrer sur ce qui allait suivre. Je passais mon bras autour de ses épaules afin de l'entraîner avec moi à l'intérieur de la boîte. On ne nous refusais jamais l'accès, au contraire, puisqu'on mettait toujours le feu. Dès mon premier pas à l'intérieur la musique assaillit mes tympans qui, fort heureusement, étaient habitués. Moi, un petit rictus et une lueur de folie dans le regard, je lançais :

« Game on ! »

Ces jeux de séductions me rendaient fous tellement j'aimais ça. Ma première réaction fut donc, comme toujours, de repérer les jolies filles dans la salle, histoire de désigner nos futures cibles. J'avisais ainsi une très jolie brune, la vingtaine, seule, accoudée à un bar d'un air mélancolique. Étonnant qu'elle ne soit pas déjà prise... J'échangeais un bref regard avec mon meilleur ami puis, me détachant de lui, m'avançais vers ma première "victime". Ce qui était bien avec Thésée, c'est que de un on avait les mêmes goûts, sauf que lui était gay, et que ça lui faisait rien de plus que ça de flirter avec des filles, mais aussi parce qu'un seul regard suffisait pour que l'on se comprenne. En y repensant, j'étais assez content qu'il ne se délecte pas d'accrocher les filles. Jalousie ? Peut être. Non. Peut être que j'avais juste pas envie qu'il me laisse pour aller s'amuser avec une inconnue, par fierté, et parce que c'était toujours mieux avec lui. Bref, je m'installais au bar à côté de la fille, me commandant une tequila. J'allais pas passer la soirée sobre quant même ! Je me tournais vers l'inconnue, lui lançant ce regard charmeur qui les faisait toutes fondre, puis l'accostais.

« Salut. C'est quoi ton p'tit nom ? »

Okay, y a mieux comme approche, mais avec un visage comme le mien, on peut tout se permettre, et puis c'était pas comme si je lui accordais une quelconque importance de toute façon. En tout cas, le jeu pouvais donc commencer.